France est une idée qui nous est chère ne signifie pas chère France. En effet cette idée est une utopie à travailler et à repenser continuellement.
Nous espérons que l'idée de France est née au siècle des lumières par les contestations conjointes des dogmes de l'Eglise et de la monarchie, et la naissance de diverses utopies qui ont contribuer à constituer ces idéaux. Liberté. Egalité. Fraternité. Ideaux enfantés seulement au travers du sang, de sacrifices et au travers de diverses régressions, mais là n'est pas notre propos, qui concerne ces acquis sur lesquels nous reposons, parfois un peu confortablement, les droits de l'homme et du citoyen.
On voudrait une France rayonnante, une France des idées, on voudrait des idéaux dont on pourrait être fiers. Le front national peut-il porter cet espoir? Premièrement, sa volonté de sortir de l'Union Européenne empêche la France d'être à la table des débats. Il est difficile de rayonner en soliloquant. Emettre des idées sans écouter la parole des autres, voila une bien étrange manière d'être persuasif. L'idée est impuissante en-dehors d'un contexte de dialogue, car pour l'imposer, il faut pouvoir argumenter contre celles de l'interlocuteur.
Ensuite, nous vivons dans un monde très institutionnalisé, s'isoler entraîne immanquablement un affaiblissement du poids de la diplomatie française.
De plus l'Europe est au travers de la Cour Européenne des droits de l'homme une prolongation des idéaux de notre nation. Le FN compterait-il laisser à d'autres la défense de nos valeurs? Ou estime-t-il que nous sommes mieux à même de les défendre seuls si tant est qu'il veuille les défendre?
On dit que l'Europe est une bureaucratie. C'est surtout un parlement, élu par les citoyens européens, qui porte des projets à première vue positifs selon nous. Nous sommes plus soucieux de ce que porte parfois la commission européenne, comme des accords comme TAFTA ou CETA, mais rien ne dit que ces accords soient signés. Le fait qu'on en entende parler est en soi positif et démontre que ce ne sont pas des bureaucrates iniques qui nous gouvernent. Si c'était le cas, les accords seraient signés en dehors de toute considération de l'opinion, en secret. Récemment, on voulait utiliser une certaine caractéristique du CETA pour passer outre les parlements nationaux, mais il y a bel et bien eu un recul influencé par l'opinion publique. L'Europe doit bien écouter les propositions diplomatiques et commerciales faites, même s'il nous incombe d'être vigilants sur ce qu'elle propose. Si nous sortions de l'UE, nous ne ferions plus partie de son opinion, mais resterions sensibles à ses règles de par les liens économiques. Par exemple si jamais l'UE passait un accord qui dégraderait encore la qualité de la nourriture, d'une part nous n'aurions plus voix au chapitre sur cet accord, mais d'autre part l'Europe chercherait à nous imposer ces produits par le biais de pressions économiques. Acceptant la loi du libre échange nous subirions la perte de qualité, la refusant s'aggraveraient les difficultés économiques. Restant en Europe nous sommes libres de l'influencer sur ses choix.
Pourquoi être solidaire des autres pays européens, surtout ceux en difficulté économique? C'est en premier lieu une façon de garantir notre sécurité tout en contribuant à améliorer le sort d'autres pays, une façon de servir nos idéaux comme Fraternité. En effet, la misère est un facteur d'instabilité et de danger. D'ailleurs, quelles que soient nos convictions, l'idée de la Miséricorde ne doit-elle pas être une priorité?
L'Europe est aussi un moyen de renforcer objectivement la sécurité puisque ce territoire est resté en paix interne depuis sa création. Il n'y a pas de plus terrible insécurité que la guerre sur son sol, de nation contre nation, et il faudrait non seulement espérer la paix mais agir pour elle, chose qui est très difficile. Les causes à servir sont innombrables. Toute mort est un désastre, et quand on les chiffre, ces décès devraient nous rappeler combien de deuils innombrables sont portés en des coeurs. Force est de constater que nous ne sommes pas les plus misérables. Aussi si le sentiment d'insécurité perdure dans les âges, il ne faut pas s'y soumettre, et le seul moyen de contribuer contre l'insécurité réelle, à notre toute petite échelle, est la générosité qui lutte contre l'envie, par le biais d'associations humanitaires si on ne veut faire don que d'argent, par celui de l'investissement personnel (bénévolat...) si on veut faire don de soi. Ces investissements conjugués, économiques et personnels, contribueraient à s'attaquer à plusieurs des causes de l'intégrisme, la pauvreté, le manque d'éducation (même si parfois il naît en l'absence de ces facteurs, je pense qu'ils y contribuent quand même).
Cependant les organismes humanitaires n'ont pas toujours la possibilité d'intervenir, dans les pays où des forces armées font loi. Même quand la tentative en est faite, c'est forcément à moindre échelle, car la volonté humaine nécessaire pour aider implique le sacrifice de soi. L'imprégnation idéologique peut aussi être trop forte pour être contrée par la "simple" éducation. Dans le cas d'une offensive armée, aérienne ou terrestre, les habitants sont attaqués par un pays, souvent identifié comme "l'occident". Je dis qu'ils sont attaqués pour expliquer que leur survie est menacée et leur quotidien devenu désastre. L'assimilation du pays attaquant à l' "occident" est un facteur qui facilite le recrutement intégriste au niveau mondial. Il est plus facile d'angéliser ou de diaboliser un pays en guerre.
Alors que faire? Combien d'habitants d'un pays adhèrent à l'intégrisme par détournement idéologique de la religion ou par peur? Ou encore par l'assimilation de l'occident au néo-libéralisme?
Le gouvernement a choisi la guerre, dont les médias oublient vite les effets. Nous n'avons pas les données nécessaires pour aller là contre, peut-être y a-t-il en effet une volonté de libérer des gens captifs de l'influence d'intégristes, mais nous ne pouvons que prier pour une paix rapide.
Mais à court terme, il est urgent que l'Europe ait une politique d'accueil, peut-être pas une politique d'immigration commune tout de suite, mais qu'elle prenne une décision concernant ce peuple en exil, pour accueillir bref les 45000 réfugiés que la Grèce ne peut prendre en charge seule. Le don à l'Unicef ne saurait suffire.
L'opinion sur ce qui est perçu comme l'occident est souvent mauvaise dans le monde, même en dehors des idéologies extrémistes, y compris dans les pays qui sont censés y appartenir. C'est l'effet d'une économie dérégulée, parfois invasive. Seules des réformes de l'économie au niveau mondial pourraient améliorer cette perception. Il y a déjà une volonté au niveau européen et plus particulèrement du parlement de changer les choses (voir plus loin).
Il faudrait réfléchir à l'apport réel d'une entreprise aux économies.
Française d'une part: wikilux nous a révélé qu'il y avait des pratiques d'évasion, même si je n'en comprends pas tous les tenants, ce qui diminue un des effets positifs des entreprises, soit l'impôt. L'autre effet positif serait l'emploi (et le salaire) (mais il faut voir parfois dans quelles conditions). L'utilité économique des entreprises pourrait être classée selon ces deux facteurs, selon l'utilité de ce qu'elle produit comme bien ou service et selon la durée de vie de ses produits le cas échéant. Nous estimons que les bénéfices nets ne sont utiles qu'à l'entreprise et ne génèrent d'autre effet positif que pour elles-mêmes.
Etrangères d'autre part: l'utilité économique définie précédemment risque de servir des pouvoirs autoritaires concernant l'impôt, et l'utilité sous forme d'emploi est très difficile à contrôler dans le contexte du droit du travail. Selon la moralité de l'entreprise, les travailleurs auront une vie plus ou moins supportable. Dans le cas de pays au gouvernement passable, la délocalisation peut être un apport.
La vision monolithique que propose la révision du bac sur "quelles sont les effets de la multinationalisation des firmes sur l'emploi dans les pays développés?" (celle que nous avons vue tout du moins), nous semble un peut triste. L'économie devrait prendre en compte l'impact de l'augmentation des transports des biens sur l'environnement. Dans le premier énoncé, la chute du prix semble un objectif à atteindre, on exclut l'importance du concept d'obsolescence programmée qui nous pousse parfois à avoir des besoins démesurés surtout dans les secteurs informatique, mécanique, électroménager (...) dont le remplacement trop fréquent augmente la dépense des foyers au même titre que l'augmentation du coût d'un produit plus local. On vise le "gain de productivité" de l'entreprise sans se poser la question de son utilité publique. Une partie des bénéfices net est utilisée en prospection et en visée expansionniste, alors qu'il faudrait se poser et réfléchir à un meilleur moyen de l'utiliser que nourrir l'idéologie de la croissance économique. Tout ceci ne concerne que le premier énoncé, mais il est à déplorer que la question économique se spécialise sans prendre en compte la résultante organisationnelle (augmentation des transports et leurs effets sur la planète) et humaine (création d'emplois peu enthousiasmants, fatigants et dangereux). Bref dans cette vision de l'éducation, l'économie est renforcée dans son acception pseudo-scientifiques, alors que c'est une science humaine qui pourrait bénéficier d'un peu de transversalité. Fin de la diggression.
La délocalisation augmente les transports de longue durée et entre autres la consommation de pétrole que Total achète par exemple en Iran. Il paraît que la délocalisation est la disparition d'une production sur un territoire, avec les emplois y afférant, pour 'déménager' dans un autre pays doté de coûts de production moins chers, et y créer de nouveaux emplois; parfois avec l'ensemble de la sous-traitance des produits nécessaires à l'élaboration du bien (considérée ou non dans le décompte). Tout cela pour rapatrier ensuite les biens produits. Il nous faut donc diminuer la consommation de biens matériels (définis ici comme non nécessaires à la survie) et accepter de les payer plus cher, tout en tâchant de connaître leur durée de vie (cependant le made in est trompeur). Mais une diminution de la consommation entraîne dans le système actuel un aggravement de la crise.
Pour tenter de pallier à celle-ci, la taxe Tobin a été du moins partiellement mise en place dans certains pays européens, seulement 11 pays de l'Union Européenne, une taxe sur les transactions financières, même si la façon d'employer les fonds récoltés diverge. C'est en tous les cas une piste intéressante pour une participation plus utile des fonds privés à l'économie. Le fait qu'il n'y ait pas de politique européenne commune sur les impôt en général, les salaires, est un problème qui nous empêche d'avoir une économie harmonieuse.
Il faudrait légiférer au niveau européen un pourcentage maximal réservé à ce que nous appelons "le fonds d'expansion", selon la taille de l'entreprise. Je crois en effet qu'une partie des bénéfices des entreprises est parfois utilisée pour la planification de son agrandissement. Cela permettrait peut-être de ralentir l'expansionnisme de grosses firmes qui entraînent des dommages nombreux comme sur l'édition, les médias (tout particulièrement certaines chaînes), l'éducation, la médecine...
Il faut plus de démocratie en Europe, la seule instance élue par les peuples est le parlement européen. Rappelons que la démocratie est un idéal, non un état achevé. La nation française est un mélange d'oligarchie et de vote. Oligarchie car la liberté de la presse est un rêve passé, la télévision est gangrénée par la course à l'audimat. (A developper dans un autre article). Il faut juger de la pertinence des partis selon leurs prises de position au parlement européen, selon les initiatives qu'ils ont soutenu (ex: le FN serait là pour détruire l'Europe... Que soutiennent-ils là-bas?). N'enfermons pas l'Europe dans une caricature! Observons sa composition, les mesures qu'elle prend. Même si elle semble focalisée sur le libéralisme, nous l'avons déjà dit, la notion des droits de l'homme lui est chère, ainsi que la paix. Parfois même la générosité: la délégation européenne menée par Ana Gomes à Calais a expliqué que "la seule manière de réduire de manière significative les flux de migrants et de réfugiés est d'ouvrir des moyens sûr et légaux dans les pays d'origine pour que ces personnes puissent entrer en Europe." Cette générosité est à relativiser, vu la diminution des migrants dont les arrivées entre 2010 et 2015 sont presque trois fois inférieures à la période 2005/2010.
Pour contribuer à expliquer son action, ses idées, l'Europe devrait se doter d'une chaîne télévisuelle gratuite, prônant l'économie des moyens pour ses documentaires et interviews, ne diffusant pas de fictions et encore moins de publicités. En attendant, on peut si on en a la possibilité s'informer sur l'Europe sur internet.